DEMARCHE SYNODALE

30 octobre 2023

SYNODE

RESUME Le rapport synodal prone une eglise ouverte a tous et proche dLe rapport synodal prone une eglise ouverte a tous et proche d 

TEXTE INTEGRAL Rapport synode 2023Rapport synode 2023 

8 octobre 2023

Syn document1 7Syn document1 7 

7 mars 2023

Le projet issu des réflexions menées depuis janvier 2022 par le groupe synode et les participants aux différentes réunions échelonnées au cours de l'année dernière, a été présenté le 5 mars dernier devant une cinquantaine de fidèles de nos 3 paroisses. Pour celles et ceux qui n'ont pu participer à cette réunion, vous trouverez ci-dessous le diaporama développant la génèse et le contenu du projet. Il est important que toutes et tous soient imprégné(e)s de ce qui constitue le début d'un processus d'évolution de la vie pastorale au sein de notre communauté. Bonne lecture 

Projet ammme 4Projet ammme 4 

12 décembre 2022

Le groupe synode n'est pas resté inactif depuis cet été. Il s'est élargi et est composé maintenant de 8 paroissiennes et paroissiens engagé(e)s dans nos 3 paroisses. Dans la continuité de ce qui a été décidé en juillet dernier et en accord avec notre curé, nous poursuivons nos réflexions pour :

- proposer des rencontres à la communauté sur des thèmes liés à la vie de l'Eglise et surtout associés à la démarche synodale

- travailler sur les 6 thèmes définis en commun lors des différentes rencontres organisées depuis le début de cette année : l'accueil, la liturgie, l'information/communication, nos missions, la formation, la gouvernance

Nous vous invitons à nouveau à participer à ce processus sous la forme qui vous convient : 

- oralement à la sortie des offices par ex avec un membre du groupe (liste ci-dessous)

- par écrit dans la boîte à suggestions de nos églises

- par messagerie à l'adresse jp.liouville@gmail.com ou gedufete@gmail.com

- via ce site internet 

- via facebook Communauté St Jacques en Grande Seille

Merci

Bien fraternellement

 

25 août 2022. Pour mémoire....

CÉLÉBRATION DE L’EUCHARISTIE
POUR L'OUVERTURE DU SYNODE SUR LA SYNODALITÉ

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Basilique Saint-Pierre 
Dimanche 10 octobre 2021

Un homme riche va à la rencontre de Jésus alors qu’il « se met en route » (Mc 10, 17). Souvent, les Evangiles nous montrent Jésus « sur la route », marchant aux côtés de l’homme, à l’écoute des questions qui habitent et agitent son cœur. Il nous révèle ainsi que Dieu n’habite pas les lieux aseptisés, les lieux tranquilles, loin du réel, mais qu’il chemine avec nous et nous rejoint là où nous sommes, sur les sentiers souvent ardus de la vie. En ouvrant aujourd’hui le parcours synodal, commençons par tous nous demander – Pape, évêques, prêtres, religieux et religieuses, frères et sœurs laïcs –: nous, communauté chrétienne, incarnons-nous le style de Dieu, qui chemine dans l’histoire et partage les défis de l’humanité ? Sommes-nous disposés à vivre l’aventure du cheminement ou, par peur de l’inconnu, nous réfugions-nous dans les excuses du « cela ne sert à rien » ou du « on a toujours fait ainsi » ?

« Faire Synode » signifie marcher sur la même route, marcher ensemble. Regardons Jésus sur le chemin, qui rencontre d’abord l’homme riche, puis écoute ses questions, et enfin l’aide à discerner ce qu’il faut faire pour avoir la Vie éternelle. Rencontrer, écouter, discerner : trois verbes du Synode sur lesquels je voudrais m’attarder.

Rencontrer. L’Evangile s’ouvre par le récit d’une rencontre. Un homme va à la rencontre de Jésus, s’agenouille devant lui, et pose une question décisive : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la Vie éternelle ? » (v. 17) Une demande aussi importante réclame de l’attention, du temps, de la disponibilité à rencontrer l’autre et à se laisser interpeller par son inquiétude. De fait, le Seigneur ne se met pas à distance, il ne se montre pas agacé ou dérangé ; au contraire, il s’arrête avec lui. Il est disponible à la rencontre. Rien ne le laisse indifférent, tout le passionne. Rencontrer les visages, croiser les regards, partager l’histoire de chacun : voilà la proximité de Jésus. Il sait qu’une rencontre peut changer une vie. Et l’Evangile est parsemé de ces rencontres avec le Christ qui relèvent et guérissent. Jésus n’était pas pressé, il ne regardait pas sa montre pour terminer la rencontre en avance. Il était toujours au service de la personne qu’il rencontrait, pour l’écouter.

En commençant ce parcours, nous sommes aussi appelés à devenir experts dans l’art de la rencontre. Non pas dans l’organisation d’évènements, ou dans la réflexion théorique sur des problèmes, mais avant tout dans le fait de prendre le temps de rencontrer le Seigneur, et de favoriser la rencontre entre nous. Un temps pour donner de la place à la prière, à l’adoration – cette prière que nous négligeons tant : adorer, faire place à l’adoration –, à ce que l’Esprit veut dire à l’Eglise ; un temps pour se tourner vers le visage et la parole de l’autre, pour la rencontre en tête à tête, pour se laisser toucher par les questionnements des sœurs et des frères, pour s’aider mutuellement afin de nous enrichir de la diversité des charismes, des vocations et des ministères. Chaque rencontre – nous le savons bien –, demande de l’ouverture, du courage, de la disponibilité à se laisser interpeller par le visage et l’histoire de l’autre. Même si nous préférons parfois nous abriter dans des relations formelles ou porter un masque de circonstance – l’esprit clérical ou de cour : je suis plus monsieur l’abbé que père –, la rencontre nous transforme et nous suggère souvent de nouveaux chemin que nous n’avions pas imaginés parcourir. Aujourd’hui, après l’Angélus, je vais recevoir un groupe de gens de la rue, qui se sont simplement rassemblés parce qu’il y a un groupe de personnes qui va les écouter, seulement pour les écouter. Et de l’écoute, ils ont réussi à se mettre à marcher. L’écoute. C’est souvent ainsi que Dieu nous indique la route à suivre, en nous faisant sortir de nos routines fatiguées. Tout change lorsque nous sommes capables de vraies rencontres avec lui et entre nous. Sans formalismes, sans prétextes, sans calcul.

Deuxième verbe : écouter. La vraie rencontre naît seulement de l’écoute. Jésus, en effet, se met à l’écoute de la question de cet homme et de son inquiétude religieuse et existentielle. Il ne donne pas une réponse "rituelle", il n’offre pas une solution toute faite, il ne fait pas semblant de répondre poliment pour s’en débarrasser et continuer sa route. Il l’écoute simplement. Tant qu’il le faut, il l’écoute, sans hâte. Et – la chose la plus importante – Jésus n’a pas peur de l’écouter avec le cœur, et pas seulement avec les oreilles. D’ailleurs, il ne se contente pas de répondre à la question, mais il permet à l’homme riche de raconter son histoire personnelle, de parler de soi librement. Le Christ lui rappelle les commandements, et celui-ci commence à raconter son enfance, à évoquer son parcours religieux, la manière avec laquelle il s’est efforcé de chercher Dieu. Lorsque nous écoutons avec le cœur, c’est ce qui arrive : l’autre se sent accueilli, non pas jugé, libre de raconter son vécu et son parcours spirituel.

Interrogeons-nous, avec sincérité, dans cet itinéraire synodal : comment sommes-nous à l’écoute ? Quelle est la qualité d’écoute de notre cœur ? Permettons-nous aux personnes de s’exprimer, de cheminer dans la foi même si elles ont des parcours de vie difficiles, de contribuer à la vie de la communauté sans être empêchées, rejetées ou jugées ? Faire Synode, c’est emboîter le pas au Verbe fait homme, suivre ses traces en écoutant sa Parole avec les paroles des autres. C’est découvrir avec stupeur que l’Esprit Saint souffle toujours de façon surprenante, pour suggérer des parcours et des langages nouveaux. C’est un exercice lent, qui peut être laborieux, d’apprendre à s’écouter mutuellement – évêques, prêtres, religieux et laïcs, tous, tous les baptisés – en évitant les réponses artificielles et superficielles, les réponses prêt-à-porter, non. L’Esprit nous demande de nous mettre à l’écoute des demandes, des angoisses, des espérances de chaque Eglise, de chaque peuple et nation, mais aussi à l’écoute du monde, des défis et des changements qu’il nous présente. N’insonorisons pas notre cœur, ne nous blindons pas dans nos certitudes. Les certitudes nous ferment souvent. Ecoutons-nous.

Enfin, discerner. La rencontre et l’écoute réciproque ne sont pas une fin en soi, qui laisseraient les choses demeurer en l’état. Au contraire, lorsque l’on entre en dialogue, nous nous mettons en discussion, en chemin, de telle façon qu’à la fin, nous ne sommes plus les mêmes qu’auparavant, nous sommes changés. L’Evangile d’aujourd’hui nous le montre : Jésus devine que l’homme en face de lui est bon et religieux, qu’il pratique les commandements, mais il veut le conduire au-delà de la simple observance des préceptes. Dans le dialogue, il l’aide à discerner. Il lui propose de regarder au fond de lui-même, à la lumière de l’amour avec lequel lui, Jésus, fixant son regard sur lui, l’aime (cf. v. 21), et de discerner, à cette lumière, à quoi son cœur est réellement attaché. Il découvre ainsi que son bien ne consiste pas à ajouter d’autres actes religieux mais, au contraire, à se vider de lui-même : vendre ce qui occupe son cœur pour laisser de l’espace à Dieu.

C’est une précieuse indication aussi pour nous. Le Synode est un chemin de discernement spirituel, de discernement ecclésial, qui se fait dans l’adoration, dans la prière, au contact de la Parole de Dieu. La deuxième lecture d’aujourd’hui nous dit précisément que la Parole de Dieu est « vivante, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur » (He 4, 12). La Parole nous ouvre au discernement et l’éclaire. Qu’elle oriente le Synode, pour qu’il ne soit pas une "convention" ecclésiale, un colloque d’études ou un congrès politique, pour qu’il ne soit pas un parlement, mais un évènement de grâce, un processus de guérison conduit par l’Esprit. En ces jours, Jésus nous appelle, comme il l’a fait avec l’homme riche de l’Evangile, à nous vider, à nous libérer de ce qui est mondain, et aussi de nos fermetures et de nos modèles pastoraux répétitifs. Il nous appelle à nous interroger sur ce que Dieu veut nous dire en ce temps, et dans quelle direction il souhaite nous conduire.

Chers frères et sœurs, je vous souhaite un bon chemin ensemble ! Puissions-nous être des pèlerins amoureux de l’Evangile, ouverts aux surprises de l’Esprit Saint. Ne perdons pas les occasions de grâce de la rencontre, de l’écoute réciproque, du discernement. Avec la joie de savoir qu’alors que nous cherchons le Seigneur, c’est bien lui, le premier, qui se porte avec amour à notre rencontre.

7 Juillet 2022

Bien chèr(e)s sœurs et frères,

Une première phase de la démarche synodale initiée par le Pape François vient de se conclure par l'envoi de la synthèse de notre communauté à l'évêché.

Que toutes et tous les participant(e)s aux réunions organisées depuis le début de l'année ainsi que toutes celles et ceux qui ont tenu à s'exprimer d'autres manières, soient remercié(e)s très chaleureusement pour leur précieuse contribution. Nous avons essayé de la transcrire le plus fidèlement possible. Ce document est consultable sur le site stjacquesengrandeseille.fr, rubrique démarche synodale.

Cette première étape franchie, le chemin reste long à parcourir et notre modeste groupe de réflexion vous propose de poursuivre cette démarche tous ensemble, dans un véritable esprit fraternel, sans attendre les conclusions du synode d'octobre 2023. 

Notre curé Emmanuel nous a encouragé(e)s à poursuivre en ce sens, en liaison étroite avec l'Equipe de Coordination Pastorale, les Conseils de Fabrique ainsi que tous les groupes d'animation.

Pour orienter notre travail par l'écoute, le dialogue, la tolérance, la confiance réciproque, vertus chrétiennes que nous partageons fraternellement, nous avons regroupé vos contributions en 6 thèmes majeurs :

- l'accueil

- la liturgie

- l'information, la communication

- l'engagement, nos missions de chrétiens

- la formation

- la gouvernance

Nous vous encourageons donc vivement à nous solliciter via le site internet, rubrique contact, ou par tout autre moyen, pour constituer de petits groupes de travail sur ces thématiques spécifiques.

Dès le mois de septembre, à l'occasion de la messe communautaire de rentrée, nous vous proposerons un projet intégrant l'ensemble de ces thématiques.

Merci d'avance de rejoindre ce chemin fraternel, ce ''Marcher Ensemble'' que l'Esprit Saint nous dicte et que notre condition de baptisé nous impose à travers le message de l'Evangile.

                                                                                                                                                                                       

                                                         L'équipe synodale de la communauté de paroisses

8 juin 2022

SYNTHESE DEMARCHE SYNODALE

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8 Juin 2022

Synodalité et sensus fidei, par Agnès Desmazières

L’Esprit à l’oeuvre dans l’Eglise

« Contempler comment l’Esprit est à l’œuvre non seulement en chacun de nous, mais dans l’Eglise tout entière » et cela « dans la foi », au cœur des difficultés qu’elle traverse : telle est l’invitation d’Agnès Desmazières aux lecteurs de Zenit dans cet entretien ».

 Agnès Desmazières, docteur en théologie et histoire, est maître de conférences au Centre Sèvres, facultés jésuites de Paris.

Cet article fait suite à celui du 30 mai dernier, intitulé : « Dix principes pour une synodalité authentique ».

 

Synodalité et sensus fidei :

Ecouter l’Esprit à l’œuvre dans l’Eglise

Au lendemain de la fête de la Pentecôte, nous sommes invités à contempler comment l’Esprit est à l’œuvre non seulement en chacun de nous, mais dans l’Eglise tout entière. Dans les difficultés que traverse actuellement l’Eglise de France, il est important de se le rappeler. Dans la foi. Car nous n’en avons pas forcément l’évidence. La réalité de la situation peut nous sembler porter à penser le contraire : Dieu aurait-il abandonné la fille aînée de l’Eglise ? N’est-ce pas plutôt elle – ou, tout au moins, certains de ses membres – qui aurait manqué de fidélité à sa vocation, qui, selon les mots de l’Apocalypse, aurait « abandonné » son « premier amour » (Ap 2, 4) ? Entendons l’appel : « Convertis-toi, reviens à tes premières actions » (Ap 2, 5).

La synodalité se comprend dans une dynamique de conversion. Nous nous renouvelons en revenant à notre « premier amour », en nous remémorant : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » (Lc 24, 32). Nous nous renouvelons en revenant à cet appel adressé par Jésus aux apôtres : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 19-20). La démarche synodale que nous vivons aujourd’hui vise ainsi à discerner ensemble comment l’Eglise est appelée à incarner dans le monde actuel la demande de Jésus : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne nouvelle ! ».

Une écoute du peuple tout entier

La doctrine du sensus fidei, heureusement approfondie par le concile Vatican II, met en lumière comment l’Esprit-Saint parle au peuple de Dieu dans son ensemble de telle manière que « la collectivité des fidèles, ayant l’onction qui vient du Saint (cf. 1 Jn 2, 20.27), ne peut se tromper dans la foi » (Lumen gentium n. 12). Le pape François identifie le sensus fidei au « flair » du troupeau, qui discerne intuitivement le chemin à prendre.

L’on dit qu’il y a une infaillibilité « in credendo » du peuple tout entier, pasteurs et fidèle laïcs ensemble. Elle naît de la participation de tous les fidèles à la fonction prophétique du Christ en vertu du baptême. Elle est solidaire de l’infaillibilité « in docendo » du magistère ecclésial. L’une et l’autre infaillibilité ont la même source : l’Esprit à l’œuvre dans son Eglise et qui lui parle pour qu’elle soit fidèle à sa mission. Un des enjeux du Synode auquel nous nous préparons est de vivre cette réciprocité : peuple et pasteurs s’écoutant mutuellement. Les pasteurs étant invités à se rappeler qu’ils font eux-mêmes partie du peuple en raison de leur baptême.

Le concile insiste sur cette dimension collective du sensus fidei, qui s’étend à l’Eglise tout entière. Il parle ainsi de « collectivité des fidèles », de « peuple entier » ou « des évêques jusqu’aux derniers des fidèles laïcs » (Ibid.). En effet, comme le rappelle un récent document de la Commission théologique internationale (CTI) sur « Le sens de la foi dans la vie de l’Eglise » (2014), l’on distingue classiquement le sensus fidei fidelis, sens de la foi donné à chaque baptisé personnellement, du sensus fidei fidelium qui seul concerne la communauté des croyants et qui seul est infaillible (n. 3). Cette distinction est importante car l’écoute synodale est écoute de tout le peuple dans sa diversité, en recherche d’un consensus, où cette diversité est vécue dans l’unité de la foi.

Ce consensus se réalise dans une convergence : « Le sensus fidei  […] se reflète dans le fait que les baptisés convergent dans une adhésion vitale à une doctrine de foi ou à un élément de la praxis chrétienne. Cette convergence (consensus) joue un rôle vital dans l’Église : le consensus fidelium est un critère sûr pour déterminer si une doctrine ou une pratique particulière appartient à la foi apostolique » (Ibid).

Nul groupe ne peut donc se prévaloir d’avoir « La vérité » ou d’être plus représentatif que d’autre. Aucune autorité ne peut donner des brevets de « synodalité ». L’Eglise de France a donc à se confronter avec résolution à ses divisions fracturantes, sans peur, mais avec la décision de les affronter tous ensemble dans un dialogue qui peut prendre du temps et implique un refus de l’emporter sur l’autre, un abandon des tentations de manipulation et une humilité partagée – fidèles et pasteurs.

Une écoute du peuple saint et fidèle

Le pape François aime à parler s’agissant de l’Eglise du « peuple saint et fidèle de Dieu ». La synodalité est chemin de sainteté. Le sensus fidei est ainsi fondamentalement écoute de l’Esprit, encore faut-il y être disposé, ouvert. Dans cette perspective, si le sensus fidei fidelium peut seul être considéré comme infaillible, il est toutefois à comprendre en relation avec le sensus fidei fidelis, ce sens de la foi que chaque fidèle a personnellement du fait du baptême et qu’il est appelé à faire croître dans la prière, les sacrements, le don de soi, selon sa vocation propre (Ibid., n. 66).

Comme l’exprime de manière remarquable le document de la CTI, « le sensus fidei fidelis se développe en proportion du développement de la vertu de foi. Plus la vertu de foi s’enracine dans le cœur et dans l’esprit des croyants et informe leur vie quotidienne, plus le sensus fidei fidelis se développe et se fortifie en eux. Or, puisque la foi, comprise comme une forme de connaissance, est fondée sur l’amour, la charité est requise pour l’animer et pour l’informer, afin d’en faire une foi vivante et vécue (fides formata). L’intensification de la foi chez le croyant dépend donc particulièrement de la croissance en lui de la charité, et le sensus fidei fidelis est pour cette raison proportionnel à la sainteté de sa vie » (n. 57).

Le document de la CTI distingue ainsi des « dispositions nécessaires pour une authentique participation au sensus fidei » : d’abord « la participation à la vie de l’Eglise », ensuite « l’écoute de la Parole de Dieu », « l’ouverture à la raison », « l’adhésion au magistère », « La sainteté – l’humilité, la liberté, la joie » et « la recherche de l’édification de l’Eglise » (nn. 88-105). Il y a là des critères de discernement dans l’écoute du peuple de Dieu, qui est réalisée dans la préparation du Synode sur la synodalité. Les voix de ceux et celles qui participent effectivement à la vie de l’Eglise, dans l’écoute de la Parole et une adhésion raisonnée au magistère, en vue de la croissance de leur sainteté et de celle de l’Eglise, ne sauraient être négligées au profit de celles de « marges » incertaines qui feraient plus « tendance ». La participation à la vie de l’Eglise, typiquement à la messe dominicale où se vit et est professée l’unité de la foi, apparaît comme un « fondamental ».

Une écoute du peuple souffrant

Dans cette perspective, il apparaît spécialement important d’écouter le « petit reste » fidèle. L’on entend beaucoup parler, dans le contexte du Synode, d’écoute de la « minorité ». Il s’agit bien de s’entendre sur ce que signifie cette « minorité » au risque d’un oubli de la dimension proprement spirituelle du processus synodal. Comme l’indique bien le document de la CTI, « dans l’histoire du peuple de Dieu, ce fut souvent non pas la majorité, mais bien plutôt une minorité qui a vraiment vécu la foi et qui lui a rendu témoignage » (n. 118). Il s’agit d’une minorité qui souffre pour sa fidélité à la foi, à l’Eglise.

Dans le contexte de scandales à répétition que traverse l’Eglise de France, l’enjeu est donc d’écouter ce petit reste fidèle qui souffre, qui se sent abandonnée et a honte des inconséquences de certains de ceux qui sont censés la guider et qui parfois subit, du sein même de l’Eglise, des persécutions par fidélité à sa foi. Le document de la CTI le rappelle : « L’expérience de l’Église montre que parfois la vérité de la foi a été conservée non pas par les efforts des théologiens ni par l’enseignement de la majorité des évêques, mais dans les cœurs des croyants » (n. 119).

L’urgence est donc à écouter « les cœurs des croyants », de ceux qui croient courageusement, en dépit des adversités et dans l’unité de la foi. Il n’y pas à craindre d’écouter leur souffrance, leur détresse : elle est le signe de la foi, d’une foi enracinée dans l’espérance. L’Eglise de demain ne pourra être bâtie que sur la foi de ces croyants d’aujourd’hui, de ceux – minorité humble et souvent silencieuse – qui continuent à fréquenter nos paroisses.

Agnès Desmazières

14 Mai 2022

“La synodalité c’est entrer dans un « nous » toujours plus grand” déclare le cardinal Hollerich

9 octobre 2021, salutation du cardinal Hollerich, rapporteur général, à l’occasion du temps de réflexion pour le début de processus synodal

Secrétariat du Synode

Le 9 octobre 2021, le cardinal Jean-Claude Hollerich sj, rapporteur général du synode 2021-2023, a prononcé un discours à l’occasion du temps de réflexion pour le début de processus synodal. Il a d’abord qualifié une Église synodale, qui est « une Église relationnelle, une Église de la rencontre », puis détaillé les rencontres qui émailleront le processus synodal : au niveau « des diocèses », « des conférences épiscopales », « des continents », pour aboutir à « l’assemblée générale avec les pères synodaux en octobre 2023, dans cette même salle ». Constatant que lorsqu’on marche « il faut que quelqu’un choisisse une direction de marche » et que ce rôle « incombe à l’Esprit Saint », le cardinal a déclaré : « Nous avons devant nous un devoir de discernement ». À l’image d’un puzzle, il a indiqué qu’il faut choisir les bonnes pièces « dans un certain ordre », il a insisté sur la participation de chacun « en particulier les plus pauvres, les sans-voix, ceux qui sont aux périphéries ». Car, a-t-il averti, « si nous excluons des joueurs, le puzzle ne sera pas complet ».

Le cardinal a mis en garde contre « les tentations du Malin, qui ne veut pas voir l’Église du Christ marcher ensemble », et a rappelé que « les bergers doivent écouter la voix des brebis ». Une écoute qui, pour le cardinal Hollerich, est « une démarche humble », qui va à contresens « d’une société comme la nôtre, où il faut se montrer ». Concernant sa mission de rapporteur général du synode, le cardinal a noté que « les pages sont blanches, à vous de les remplir », avertissant qu’il ne s’y mettrait pas seul, car « un instrument de travail sur la synodalité ne peut venir que d’un travail d’équipe », d’autant, a-t-il rappelé, qu’il s’agit d’un synode des évêques « mais désormais pensé et proposé comme un processus impliquant tout le Peuple de Dieu ».

Puis s’adressant à ses « frères évêques » le cardinal Hollerich a déclaré : « Nous ne sommes pas les maîtres de l’Évangile, nous en sommes les serviteurs », il a insisté sur l’importance de la prière : « Le chemin synodal en diocèse devra être ouvert par une prière vraie et profonde ». Pour lui, « seule la prière peut nous mener à une attitude intérieure d’ouverture et de disponibilité ». Il a invité à prier « pour une vraie communion », précisant que « la communion avec Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, nous ouvre à la communion de l’Église » et « nous empêchera de faire du Synode un débat politique où chacun se bat pour son agenda ». Il a indiqué que ce chemin synodal conduira « à l’étape à travers laquelle notre pape tirera les conclusions fondées sur le document final du Synode des évêques », un document qui « sera le fruit de tout ce processus d’écoute et de discernement ». Le cardinal Hollerich a enfin rappelé : « La synodalité c’est entrer dans un “nous” toujours plus grand, c’est chercher ce qui nous construit ensemble comme communauté, comme Peuple de Dieu ».

Mon intervention est appelée salutation, je voudrais donc vous saluer tous ensemble ; évêques, prêtres, consacrés, laïcs, chrétiens de tous les continents, chrétiens assidus, chrétiens en marge de l’Église, chrétiens progressifs et chrétiens conservateurs… jeunes et aînés, hommes et femmes de toutes générations, sœurs et frères en recherche de Dieu, ou, simplement curieux.

En fait, ce n’est pas moi qui devrais vous saluer, nous devrions tous nous saluer les uns les autres.

Saluer quelqu’un signifie se rendre compte de sa présence, saluer quelqu’un signifie laisser l’autre entrer dans ma vie, signifie me laisser déranger pour une rencontre. Une Église synodale est une Église relationnelle, une Église de la rencontre.

Des rencontres nous les aurons, au niveau de différents groupes, au niveau des diocèses, au niveau des conférences épiscopales, au niveau des continents et finalement l’Assemblée Générale avec les pères synodaux en Octobre 2023 dans cette même salle. Nos rencontres ne sont pas des rencontres ponctuelles, mais des rencontres qui prévoient une durée dans le temps. Prendre du temps les uns pour les autres, marcher ensemble.

Quand on marche ; il faut que quelqu’un choisisse une direction de marche. Ce rôle incombe à l’Esprit Saint. Nous connaissons ces modes de procéder : parfois, comme à la Pentecôte, il est manifeste et remplit nos cœurs de joie et de clarté, une clarté qui éclaire et définit notre route. Bien plus souvent il nous laisse conduire notre route par des petites pièces d’un puzzle, un puzzle avec beaucoup de couleurs qui proviennent de tous mes frères et sœurs. Alors nous avons devant nous un devoir de discernement ; il faut choisir les bonnes pièces les unes après les autres, dans un certain ordre, avec la participation de tous.

C’est un puzzle gigantesque, où tous et chacun peuvent participer, en particulier les plus pauvres, les sans-voix, ceux qui sont aux périphéries. Si nous excluons des joueurs, le puzzle ne sera pas complet. C’est le Saint-Esprit qui inspire nos interventions et qui nous mène à un accomplissement.

Quelques-uns de vous se diront : Oui, mais c’est ainsi que commencent les tentations du Malin, qui ne veut pas voir l’Église du Christ marcher ensemble.

Permettez-moi de donner quelques exemples de ces tentations. La liste n’est pas exhaustive, elle s’inspire, vous vous en doutez, de mon expérience personnelle.

« C’est une bonne idée, mais je n’ai pas le temps. J’ai mon agenda rempli. Quelqu’un d’autre devra le faire à ma place. »

« Cela semble une bonne idée, mais ce n’est pas sérieux. Nous connaissons la structure de l’Église et la vérité de son enseignement. » N’est-ce pas un moyen de nous faire avaler des changements déjà bien décidés en avance ?

« C’est une bonne idée, mais le temps est trop court, alors moi je ne ferai rien. »

« J’aime bien écouter l’opinion de quelques-uns, mais écouter l’expérience de tous ? Quelle utopie ! »

« Je ne veux pas de changement, les changements dérangent ma vie et mes plans pastoraux. »

Je suis sûr que chacun de vous pourra compléter ma liste des tentations.

Nous allons donc commencer un chemin ensemble, un chemin où les bergers doivent écouter la voix des brebis.

L’écoute : l’écoute de la présence de Dieu, l’écoute, une démarche humble. Cela va à contresens d’une société comme la nôtre, où il faut se montrer, où il faut se réaliser soi-même. L’écoute est un passage d’un « moi » à un « nous ». L’écoute est une qualité divine.

Je dois avouer que je n’ai encore aucune idée de l’instrument de travail que je suis appelé à écrire. Les pages sont blanches, à vous de les remplir. La seule chose que je peux dire c’est que je ne m’y mettrai pas seul, un instrument de travail sur la synodalité ne peut venir que d’un travail d’un travail d’équipe « Où deux ou trois sont réunis dans mon nom, je serai au milieu d’eux ». Il s’agit d’un synode des évêques mais désormais pensé et proposé comme un processus impliquant tout le Peuple de Dieu. Car le processus synodal a non seulement un point de départ, mais également un point d’arrivée dans le Peuple de Dieu, sur lequel doivent, à travers le rassemblement de l’Assemblée des Pasteurs, se répandre les dons de grâce accordés par l’Esprit Saint. (cf. EC7)

Permettez-moi donc de m’adresser à mes frères évêques.

Au moment de notre ordination on a tenu l’évangéliaire au-dessus de nos têtes ; pourtant nous ne proclamons pas l’Évangile, nous écoutons l’Évangile, proclamé par le diacre, la crosse en main. Nous écoutons l’Évangile proclamé par celui qui est ordonné aux ministères des tables, des ministères des services concrets.

Nous ne sommes pas les maîtres de l’Évangile, nous en sommes les serviteurs. Notre écoute doit toujours inclure notre conversion à l’Évangile, de l’Évangile qui est en même temps la parole vivante du Christ et la parole de l’Église. L’évêque peut seulement proclamer la Parole de Dieu dans son homélie après avoir été à l’écoute du Christ et de l’Église. C’est cette même attitude d’écoute qui caractérise notre rôle dans le chemin synodal.

Si nous voulons que l’Évangile du Christ en nous devienne action, nous devons passer par la prière. Des moments de silence ouvrent nos cœurs à l’écoute. Nous nous exposons à l’amour de Jésus qui fait fondre nos résistances.

Le chemin synodal en diocèse devra être ouvert par une prière vraie et profonde. Seule la prière peut nous mener à une attitude intérieure d’ouverture et de disponibilité (ce que l’on appelle l’indifférence) et à la paix pour faire des choix dans la liberté.

Prions pour une vraie communion. La communion avec Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, nous ouvre à la communion de l’Église. La communion avec Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, nous empêchera de faire du Synode un débat politique où chacun se bat pour son agenda. Voilà pourquoi notre chemin conduira à l’étape à travers laquelle notre pape tirera les conclusions basées sur le Document Final du Synode des évêques qui sera le fruit de tout ce processus d’écoute et de discernement qui s’ouvre ce week-end pour l’ensemble du Peuple de Dieu.

Nous pouvons y voir l’Église hiérarchique en œuvre. Nous pouvons aussi y voir une garantie pour la catholicité, c’est-à-dire de l’universalité du Synode, une garantie que nous ne sommes pas seulement en chemin avec un groupe d’amis, qui pensent comme moi. Pour revenir à l’image du puzzle, le puzzle ne sera complet que quand les joueurs des différents continents, des différentes réalités ecclésiastiques auront mis leur pièce.

La communion est la garantie de la participation et de la participation universelle.

La communion sans mission ne durera pas dans le temps. Comme le Christ Jésus est envoyé par son Père, nous sommes envoyés. Avant d’entamer notre mission, il faut s’assurer du temps et de l’espace qui nous sont communs.

Nous allons vivre un moment de discernement en spirale vers le haut : d’une petite communauté vers le moment synodal mondial en passant par différentes étapes dans l’espace et le temps, un passage d’un « moi » vers un « nous » toujours plus grand. Le discernement personnel s’élargit à un discernement communautaire et deviendra à la fin un vrai discernement ecclésial.

Chaque passage de niveau demande un retour à l’indifférence initiale. En effet, le discernement propre à chaque personne s’élargit, change tout en gardant l’apport d’un chacun et d’une chacune. Chaque passage de niveau demande un moment d’offrande, où chacun et tous peuvent ouvrir leurs mains et tout remettre au maître de la moisson.

C’est à Lui que nous remettons les fruits de notre écoute, de nos entretiens, de nos prières, de nos délibérations et de nos décisions. C’est un moment suprême de liberté spirituelle pour que Dieu puisse confirmer notre chemin.

Toute la dynamique du Synode doit être une offrande. Cette dynamique d’offrande ouvre nos oreilles à l’écoute, nous aide à vivre un vrai discernement pour que je n’instrumentalise pas le processus synodal pour mes propres fins, pour mes buts d’une Église telle que moi je la rêve et la désire, mais pour que mon rêve d’Église devienne notre rêve d’Église grâce à l’apport de mes sœurs et de mes frères. La synodalité c’est entrer dans un « nous » toujours plus grand, c’est chercher ce qui nous construit ensemble comme communauté, comme Peuple de Dieu.

Ce n’est pas en restant assis que nous pourrons discerner la volonté du Père. C’est en marchant ensemble que nous rencontrerons bien des carrefours et que nous devrons faire nos choix.

L’Église n’est pas autoréférentielle, elle est communion profonde, qui demande la participation de tous et est envoyée en mission.

Oui, c’est Dieu le Père qui devra accepter nos choix et qui nous envoie en mission.

Je souhaite à vous tous un bon chemin synodal et priez pour moi pour que je puisse bien remplir ma mission de rapporteur général de ce Synode.

Samedi 16 avril 2022  (Vous pouvez lire l'intégralité de cette article dans la rubrique "Priez et méditez"

L’Eglise du troisième millénaire

Interrogé sur « l’Eglise du futur », le pape François a aussitôt cité son prédécesseur sur le siège de Pierre : « Le pape Benoît a été un prophète de cette Église du futur » : « En tant qu’évêque, il avait dit : “préparons-nous à être une Église plus petite“. C’est l’une de ses intuitions les plus riches », a déclaré le pape. L’Eglise, estime-t-il « perdra de nombreux privilèges, sera plus humble et authentique, et trouvera l’énergie pour l’essentiel. Ce sera une Église plus spirituelle, plus pauvre et moins politique : une Église des petits ».

Le chemin synodal, a poursuivi le pape François, « est une étape supplémentaire. Nous apprenons à parler et à écrire “en synode“. C’est Paul VI qui a repris la démarche synodale, qui s’était perdue. Depuis, nous avons progressé dans la compréhension de ce qu’est le Synode. » Le pape a donné l’exemple du Synode des évêques de 2001, dont il était rapporteur : après que tous les avis ont été recueillis et approuvés par un vote, et mis en forme par le cardinal Bergoglio, le secrétaire du Synode a procédé à une « présélection des matériaux ». Et le pape de souligner : « Clairement, on n’avait pas compris ce qu’est un synode. Aujourd’hui, nous avons avancé, et il n’y a pas de retour en arrière possible. À la fin du dernier synode, dans l’enquête sur les sujets à aborder lors du prochain, les deux premiers étaient le sacerdoce et la synodalité. Il m’a semblé clair que nous voulions réfléchir à la théologie de la synodalité afin de faire un pas décisif vers une Église synodale. »

Dans ce processus de synodalité, « il y a des consolations et des désolations », reconnaît le pape : lors des premières sessions du Synode sur l’Amazonie, a-t-il expliqué, « la question des prêtres mariés a fait l’objet d’une grande attention. Puis, l’Esprit nous a fait prendre conscience que beaucoup d’autres choses manquaient : des catéchistes, des diacres permanents, le séminaire pour les aborigènes, des prêtres venant d’autres diocèses ou déplacés à l’intérieur du même diocèse. Tout cela a été vécu au milieu de consolations et de désolations. C’est la dynamique spirituelle du Synode. »

Le pape François a ensuite invité à ne pas « oublier ce joyau qu’est l’encyclique Evangelii nuntiandi de Paul VI ». « Quelle est la vocation de l’Église ? », a-t-il demandé : « Il ne s’agit pas de chiffres. Il s’agit d’évangéliser. La joie de l’Église est d’évangéliser. Le vrai problème n’est pas de savoir si nous sommes peu nombreux, en quantité, mais si l’Église évangélise. Lors des réunions avant le conclave, nous avons parlé du portrait du nouveau pape. C’est là, dans les congrégations générales, qu’a été utilisée l’image de l’Église en sortie. Dans l’Apocalypse, il est dit : “Je me tiens à la porte et je frappe“. Mais aujourd’hui, le Seigneur frappe de l’intérieur pour que nous puissions le laisser sortir. C’est ce qu’il faut aujourd’hui, la vocation de l’Église d’aujourd’hui. »

 

« Lettre aux prêtres sur le chemin synodal » (texte complet)

Trois recommandations pour le processus synodal

MARS 19, 2022 09:00

« Chaque fois qu’on s’écoute vraiment, qu’on apprend les uns des autres, que les dons des autres sont valorisés, qu’on s’aide et qu’on prend les décisions ensemble, la synodalité est déjà en acte »: le cardinal Mario GrechSecrétaire général du Synode et Mgr Lazzaro You Heung Sik, Préfet de la Congrégation pour le clergé, adressent une lettre, à l’occasion de la Saint-Joseph, à tous les prêtres du monde, à propos de la démarche synodale, ce samedi 19 mars 2022, en la solennité de saint Joseph.

Ils formulent trois recommandations pour la mise en oeuvre du processus synodal: « Tout faire pour que le cheminement s’appuie sur l’écoute et sur la mise en pratique de la Parole de Dieu », « faire en sorte que le cheminement se caractérise par l’écoute réciproque et l’accueil mutuel », et « veiller à ce que la marche ne nous amène pas à l’introspection mais nous incite à aller à la rencontre de tous ».

Ils encouragent les prêtres à ne pas avoir peur de « découvrir toujours plus l’égalité fondamentale de tous les baptisés et encourager tous les fidèles à participer activement à la marche et à la mission de l’Eglise ».

Voici la traduction officielle publiée par le Secrétariat général du synode.

AB

Lettre aux prêtres sur le chemin synodal

Chers prêtres,

Nous voici, deux de vos frères, prêtres nous aussi! Pouvons-nous vous demander un peu de votre temps? Nous voudrions vous entretenir d’une question qui nous touche tous.

« L’Eglise de Dieu est convoquée en synode« . C’est par ces paroles que commence le document préparatoire du Synode 2021-2023. Tout le Peuple de Dieu est invité pendant deux ans à réfléchir sur le thème Pour une Eglise synodale: communion, participation, et mission. Il s’agit d’une nouveauté qui peut susciter de l’enthousiasme mais aussi des questions.

Et pourtant, « pendant le premier millénaire, « cheminer ensemble », c’est-à-dire pratiquer la synodalité, était, pour l’Eglise, son mode habituel d’agir ». Le concile Vatican II a remis en lumière cet aspect de la vie ecclésiale, dont l’importance est telle que saint Jean Chrysostome a pu affirmer: « Eglise et Synode sont synonymes » (Explicatio in Psalmum 149).

On sait que le monde actuel a un besoin urgent de fraternité. Sans s’en rendre compte, il a soif de rencontrer Jésus. Mais comment faire pour que cette rencontre ait lieu? Nous avons besoin de nous remettre à l’écoute de l’Esprit, avec tout le Peuple de Dieu, afin de renouveler notre foi et de trouver les moyens et les mots nouveaux pour partager l’Evangile avec nos frères et nos soeurs. Le parcours synodal que le pape François nous propose a précisément cet objectif : nous mettre en route, ensemble, dans une écoute réciproque, dans le partage des idées et des projets, afin de montrer le vrai visage de l’Eglise: une « maison » accueillante, aux portes ouvertes, habitée par le Seigneur et habitée par des relations fraternelles.

Pour ne pas tomber dans les pièges pointés par le pape François – c’est-à-dire le formalisme qui réduit le Synode à un slogan vide, l’intellectualisme qui fait du Synode une réflexion théorique sur les problèmes, et l’immobilisme qui nous enchaîne à nos sécurités habituelles afin que rien ne change -, il est important d’ouvrir notre coeur et de nous mettre à l’écoute de ce que l’Esprit suggère aux Eglises (cf. Ap 2, 7).

Evidemment, face à ce parcours, nous pouvons être assaillis de peurs.

En premier lieu, nous nous rendons bien compte que les prêtres, en de nombreux endroits du monde, portent déjà une lourde charge pastorale. Et on peut avoir l’impression que s’ajoute maintenant une nouvelle chose « à faire ». Plutôt que de vous inviter à multiplier les activités, nous voudrions vous encourager à considérer vos communautés avec le regard contemplatif qu’évoque le pape François dans Evangelii gaudium (n. 71), de manière à découvrir les innombrables exemples de participation et de partage qui germent déjà dans vos communautés.

La phase diocésaine actuelle du parcours synodal se propose de fait de « recueillir la richesse concrète des expériences de synodalité vécue » (Doc. prép. 31). Nous sommes convaincus qu’il y en a beaucoup plus que ce qui paraît à première vue, peut-être même de manière informelle et spontanée. Chaque fois qu’on s’écoute vraiment, qu’on apprend les uns des autres, que les dons des autres sont valorisés, qu’on s’aide et qu’on prend les décisions ensemble, la synodalité est déjà en acte. Tout cela doit être pris en considération et apprécié, de manière à développer toujours plus le style synodal qui est « le modus vivendi et operandi spécifique de l’Eglise du Peuple de Dieu » (Doc. prép. 10).

Mais il peut exister encore une autre crainte: si l’on souligne autant le sacerdoce commun des baptisés et le sensus fidei du Peuple de Dieu, qu’en sera-t-il de notre rôle de guide et de notre identité spécifique de ministres ordonnés? Il faut sans aucun doute découvrir toujours plus l’égalité fondamentale de tous les baptisés et encourager tous les fidèles à participer activement à la marche et à la mission de l’Eglise. Nous aurons ainsi la joie de nous trouver à côté de frères et de soeurs qui partagent avec nous la responsabilité de l’évangélisation. Mais dans cette expérience que fait le Peuple de Dieu, le charisme particulier des ministres ordonnés de servir, sanctifier et animer le Peuple de Dieu pourra et devra aussi être mis en relief de manière renouvelée.

En ce sens, nous voudrions vous prier de donner, tout particulièrement, une triple contribution au parcours synodal actuel:

-Tout faire pour que le cheminement s’appuie sur l’écoute et sur la mise en pratique de la Parole de Dieu.  Le pape François nous a ainsi exhorté récemment : « Devenons des passionnés de l’Ecriture Sainte, laissons-nous creuser la Parole, qui révèle la nouveauté de Dieu et permet d’aimer les autres sans nous lasser » (François, Homélie pour le dimanche de la Parole de Dieu, 23 janvier 2022).

Sans cet enracinement dans la Parole vivante, nous risquerions de cheminer dans l’obscurité et nos réflexions pourraient se transformer en idéologie. Si au contraire nous nous basons sur la mise en pratique de la Parole, nous construisons la maison sur le roc (cf. Mt 7, 24-27) et, comme les disciples d’Emmaüs, nous pourrons faire l’expérience de la lumière et de la conduite surprenante du Ressuscité.

-Faire en sorte que le cheminement se caractérise par l’écoute réciproque et l’accueil mutuel. Le dialogue en profondeur et la rencontre authentique constituent déjà une valeur, avant même les résultats concrets. De fait, les initiatives et les potentialités sont nombreuses dans nos communautés, mais des personnes et des groupes courent trop souvent le risque de l’individualisme et de l’autoréférentialité. Avec son commandement nouveau, Jésus nous rappelle que « c’est à cela que tous sauront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13, 35). Nous pouvons faire beaucoup , comme pasteurs, pour que l’amour assainisse les relations et guérisse les blessures qui, souvent, atteignent aussi le tissu ecclésial. Nous pourrons alors retrouver la joie de nous sentir une seule et même famille, un seul peuple en marche, enfants du même Père, et donc tous frères, en commençant la fraternité entre nous, prêtres.

-Veiller à ce que la marche ne nous amène pas à l’introspection mais nous incite à aller à la rencontre de tous. Dans Evangelii gaudium, le pape François nous a partagé son rêve d’une Eglise qui ne craint pas de se salir les mains en prenant sur elle les blessures de l’humanité, une Eglise qui chemine à l’écoute et dans le service des pauvres et des  périphéries. Cette « sortie » dynamique vers les frères, avec la boussole de la Parole et le feu de la charité, réalise le grand projet initial du Père: « Que tous soient un » (Jn 17, 21). Dans sa dernière encyclique Fratelli tutti, le pape François nous demande de nous engager dans ce sens, avec nos frères et nos soeurs des autres Eglises, avec les fidèles des autres religions et avec toutes les personnes de bonne volonté: la fraternité universelle et l’amour sans exclusive qui doit enlacer tout et tous. En tant que serviteurs du Peuple de Dieu, nous sommes dans une position privilégiée pour agir de telle sorte que de la ne reste pas une orientation vague et générale, mais que cela se concrétise là où nous vivons.

Chers frères prêtres, nous avons la conviction qu’à partir de ces priorités vous trouverez le moyen de mettre en oeuvre des initiatives spécifiques, selon les besoins et les possibilités, parce que la synodalité est véritablement ce à quoi Dieu appelle l’Eglise du troisième millénaire. Nous mettre en marche dans cette direction ne nous évitera pas les questions, les fatigues et les arrêts, mais nous pouvons avoir confiance que nos recevrons le centuple en fraternité et en fruits de vie évangélique. Qu’il nous suffise de penser au premier Synode de Jérusalem (Actes 15). Qui sait quel travail cela a demandé dans les coulisses! Mais nous savons combien ce moment fut décisif pour l’Eglise naissante.

Nous concluons cette lettre avec deux passages du Document préparatoire qui pourront nous inspirer et nous accompagner quasi comme un vadémécum.

« La capacité d’imaginer un futur différent  pour l’Église et pour ses institutions, à la hauteur de la mission qu’elle a reçue, dépend pour une large  part du choix d’entreprendre des processus d’écoute, de dialogue et de discernement communautaire,  auxquels tous et chacun peuvent participer et contribuer » (n. 9).

« Rappelons que le but du Synode, et donc de cette consultation, n’est pas de produire des documents, mais de «faire germer des rêves, susciter des prophéties et des visions, faire fleurir des espérances, stimuler la confiance, bander les blessures, tisser des relations, ressusciter une aube d’espérance, apprendre l’un de l’autre, et créer un imaginaire positif qui illumine les esprits, réchauffe les cœurs, redonne des forces aux mains» » (n. 32).

En vous remerciant pour votre attention, nous vous assurons de notre prière et vous souhaitons, à vous et à vos communautés, un parcours synodal joyeux et fécond. Sachez que nous vous sommes proches et que nous cheminons avec vous! Et accueillez également, à travers nous, la gratitude du pape François qui vous sent très proches.

En confiant chacun de vous à la bienheureuse Vierge Marie, Notre Dame du Bon chemin, nous vous saluons cordialement dans le Seigneur Jésus.

 Mario Card. Grech,

Secrétaire général du Synode

Mgr Lazzaro You Heung Sik,

Archevêque-évêque émérite de DaejonPréfet de la Congrégation pour le clergé

ACTUALITES SYNODALES

Cà y est, le processus est lancé pour de bon…

Une première réunion, dont vous trouverez le compte-rendu en rubrique DEMARCHE SYNODALE, a eu lieu samedi 15 janvier. Elle a réuni plus de 25 personnes, parmi lesquelles nos prêtres Emmanuel et Athanase ainsi que les membres du groupe de réflexion sur le synode (voir en rubrique visée ci-dessus).

Les échanges, éclairés à la lumière du Saint Esprit, ont été fructueux et ont permis de faire un tour d'horizon assez large des questions que nous nous posons sur le MARCHER ENSEMBLE préconisé par le Pape, dans le cadre de ce processus synodal qui vient de s'amorcer.

Nous devons, en effet, apprendre ou réapprendre à écouter nos frères, jeunes et moins jeunes,      à l'intérieur de l'Eglise et à l'extérieur, dans nos paroisses et aux périphéries, dans nos familles et notre voisinage immédiat ou lointain…

Dans ces conditions, la démarche qui nous est proposée par le Pape François nous permettra de trouver le chemin vers plus de foi, plus de charité, plus de fraternité. En résumé ce synode doit nous conduire à une conversion en retrouvant le vrai message de l'Evangile.

Nous vous invitons, toutes et tous, à participer à la prochaine réunion qui aura lieu le samedi 12 février à 9h30, à la salle St Brice, que vous ayez répondu ou non aux divers questionnaires proposés par le Vatican, le Diocèse ou la communauté de paroisses.   

Cette réunion sera consacrée à un approfondissement thématique en assemblée ou en groupes restreints, en fonction du nombre de participant(e)s.

Venez donc nombreuses et nombreux, la démarche synodale nous concerne tous, dans l'optique de la construction de l'Eglise de demain, celle que nous devosn préparer pour les générations futures.    

 

26 JANVIER 2022

Le chemin de la synodalité : « Expérimenter notre unité dans la diversité », par A. Desmazières

« La synodalité, un antidote à la « culture de l’abus » »

Le chemin de la synodalité :

Expérimenter notre unité dans la diversité

 

Le chemin de la synodalité que le pape François nous invite à vivre de manière plus intense dans le cadre de la préparation du prochain Synode sur la synodalité est l’occasion que nous expérimentions toujours davantage notre unité dans la diversité en Eglise. L’unité de l’Eglise, que nous proclamons dans le Credo, n’est pas uniformité. Prenons garde de ne pas vouloir confisquer l’autre, lui imposer notre propre sensibilité ecclésiale, notre propre manière de voir. La synodalité c’est justement expérimenter la richesse de la diversité, qui témoigne de la victoire de l’amour, qui nous fait aller plus loin grâce aux talents de chacun.

Accueillir la grâce de la diversité

Il s’agit donc d’accueillir la grâce de la diversité. Cette grâce de la diversité est d’abord à expérimenter en nous-même. Comme le dit bien le pape François dans La joie de l’Evangile, « Nous découvrirons que le premier domaine où nous sommes appelés à conquérir cette pacification dans les différences, c’est notre propre intériorité, notre propre vie toujours menacée par la dispersion dialectique. Avec des cœurs brisés en mille morceaux, il sera difficile de construire une authentique paix sociale » (n. 229). La diversité, les tensions en nous-même peuvent être portées comme des fardeaux. Elles sont en fait des lieux d’accueil de la grâce, de discernement du chemin à prendre à la suite du Christ. De même, la diversité de l’autre me bouscule pour me pousser à faire un pas de plus vers l’inconnu, vers un don de moi-même plus généreux.

Le processus synodal est justement un temps d’accueil privilégié de la grâce de la diversité en Eglise, en société aussi, pour surmonter nos polarisations. Il ne s’agit pas de les nier, mais de les recevoir dans une perspective d’unité. Comment ce temps d’écoute du Peuple de Dieu dans son ensemble peut-il être un temps d’écoute mutuelle dans nos diversités ? Le cadre diocésain dans lequel il est appelé à être mené nous rappelle que nous ne nous choisissions pas, nous ne nous cooptons pas entre chrétiens, mais nous nous recevons de Dieu qui nous appelle personnellement et nous convoque en Peuple pour édifier son Eglise. Alors que notre Eglise fonctionne de plus en plus sous mode d’affinités électives – je choisis ma paroisse, mon mouvement, il fait bon aussi d’expérimenter que nous nous recevons les uns les autres de Dieu. Cela est certes moins confortable, mais c’est cela qui nous constitue véritablement comme chrétiens. Il y a un inconditionnel de nous accueillir comme frères et sœurs dans nos diversités.

La synodalité, un antidote à la « culture de l’abus »

Dès lors, il apparaît crucial de vivre ce « tous ensemble » sous la motion de l’Esprit et non selon des logiques partisanes qui me font rester dans ma petite chapelle et chercher à peser sur les destinées de l’Eglise non seulement française, mais également universelle par des procédés non évangéliques. La synodalité représente le seul antidote véritable à la « culture de l’abus », dénoncée par le pape François dans sa lettre au Peuple de Dieu du 20 août 2018. Prenons à ne pas la pervertir et la défigurer pour maintenir l’ordre établi, un ordre confortable pour ceux à qui profite cette logique de « pouvoir ».

Une conversion personnelle et ecclésiale est nécessaire à tous les échelons de l’Eglise, les pasteurs ayant une responsabilité spéciale à cet égard. Cette phase préparatoire du Synode appelle à un changement profond dans notre manière d’être en Eglise, à vivre d’une « culture de la protection » qui appelle une proximité avec le Peuple, une cohérence entre la parole et l’agir. Cela implique des changements concrets dans nos fonctionnements ecclésiaux où règnent la politique du fait accompli, le recours aux calomnies pour éliminer l’adversaire, la « dissimulation » – que le pape associe justement à l’abus.

La synodalité ne pourra pas être mise en œuvre authentiquement si ces procédés demeurent et continuent d’être justifiés par une fausse conception de l’obéissance ou des considérations « politiques ». Gare à vouloir faire de la synodalité un effet de com’, destinée à « créer l’événement ».  Travestie, sa mise en œuvre sera un nouveau contre-témoignage qui alimentera la division et suscitera de nouveaux départs. La communion ecclésiale ne peut se réaliser dans le mensonge et la dissimulation, qui est mépris du Peuple, mépris de la société qui interpelle à juste titre sur sa fidélité au message évangélique : « Je suis le chemin, la vérité, la vie ».

« Tous ensemble »

Cette phase préparatoire d’écoute du Peuple de Dieu s’enracine dans l’affirmation exprimée par Vatican II que : « La collectivité des fidèles, ayant l’onction qui vient du Saint, ne peut se tromper dans la foi ; ce don particulier qu’elle possède, elle le manifeste moyennant le sens surnaturel de foi qui est celui du peuple tout entier » (Lumen gentium n. 12). Cette infaillibilité du Peuple, qui se conjugue avec l’infaillibilité des pasteurs, est celle du peuple « tout entier » et non celle de « majorité », ou a fortiori d’une « minorité ». Il s’agit de viser au consensus dans une écoute commune de l’Esprit : « Le peuple fidèle, le Collège épiscopal, l’Évêque de Rome, chacun à l’écoute des autres ; et tous à l’écoute de l’Esprit Saint, l’ « Esprit de Vérité », pour savoir ce qu’il dit aux Églises » (discours du pape François du 17 octobre 2015).

Cette écoute appelle à un discernement communautaire qui nécessite du temps : « Le temps est supérieur à l’espace ». Le chemin du consensus est un chemin lent, patient, mais seul susceptible de bâtir sur le roc du Christ. Des voix prophétiques – isolées, minoritaires – peuvent se donner à entendre. Méditant l’hymne aux Ephésiens, Benoît XVI disait ainsi : « Lorsque […] je suis humble j’ai la liberté aussi d’être en opposition avec une opinion dominante, avec les pensées des autres, parce que l’humilité me donne la capacité, la liberté de la vérité » (Lectio divina du 23 février 2012). Tous prophètes par notre baptême, nous sommes appelés à vivre la liberté de la vérité, qui est le courage des saints – dans l’humilité. Le pape François lie cette prise de parole prophétique, qu’il nomme parrhésie, à l’écoute humble. C’est dans cette écoute humble que la vérité de la prophétie pour l’Eglise pourra être discernée, non dans des revendications de « minorité » qui réduisent la synodalité à des logiques d’influence.

A cet égard, la participation des plus pauvres au processus synodal est cruciale dans la perspective d’un « tous ensemble », mais leur parole ne mérite pas d’être confisquée à des fins politiques. Les pauvres sont une « terre sacrée » qu’il ne convient pas de bafouer pour faire prévaloir ses propres intérêts en instrumentalisant leur parole ou en les utilisant pour constituer une belle façade au mépris de leur dignité. Vivons « tous ensemble » cette synodalité à la suite de Primo Mazzolari : « Comme ce serait évangélique si nous pouvions dire en toute vérité : nous sommes pauvres, nous aussi, et c’est seulement de cette manière que nous réussissons à les reconnaître réellement et les rendre partie intégrante de notre vie et instrument de salut » (cité par le pape François dans son Message pour la Journée mondiale des pauvres du 14 novembre 2021).

Agnès Desmazières

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COMPTE-RENDU DE LA REUNION DU SAMEDI 15 JANVIER

SUR LA DEMARCHE SYNODALE

Près de 30 personnes de notre communauté étaient présentes, parmi lesquelles une paroissienne de St Fiacre du Sablon et un diacre de la communauté St Vincent de Paul. C'était une première rencontre et on peut espérer qu'une communication plus large permettra une assemblée mieux étoffée à la prochaine réunion…

Après le mot d'introduction de Jean-Pierre LIOUVILLE pour situer le contexte général de la démarche synodale, la signification du «Marcher ensemble» et ses enjeux, il a été précisé le sens de l'action initiée par le groupe de réflexion.

Emmanuel nous a unis spirituellement et placés sous le regard du Saint Esprit pour qu'il nous éclaire avec la prière Adsumus Sancte Spiritus  et le Je vous salue Marie.

 Pierre LEBRUN a bien voulu ensuite animer cette rencontre et Rémi GEORGES transcrire les échanges, relayé par Claude THIEBAUT. Le choix de ne pas s'en tenir aux différents questionnaires proposés par le Vatican, l'Evêché ou la communauté de paroisses a été validé par l'assemblée pour permettre une expression collective la plus libre et la plus large possible.    

Les interventions ont été particulièrement pertinentes et dans l'esprit d'écoute charitable recommandée pour que cette démarche synodale porte des fruits.

Très rapidement, chacune et chacun a bien voulu exposer son vécu et sa vision de l'Eglise actuelle. Notre Eglise est malade et les catholiques sont tristes de voir la désertification des églises, l'épuisement des vocations, les scandales mis à jour par le rapport SAUVE, etc.

Des facteurs endogènes et exogènes peuvent expliquer cet état de faits.

D'une part, nous avons à nous convertir, à retrouver la véritable dimension de la foi et notre vocation missionnaire avec le secours de l'Esprit Sain. 

D'autre part, la crise émane d'une forme de cléricalisme que dénonce le Pape François et surtout au retard pris par l'Eglise dans la prise en compte de l'évolution de notre société.

Deux axes de réflexion ont pu se dégager des différentes prises de parole :

1. LA NECESSITE DE MODERNISER LA LITURGIE

- Fondamentalement, le constat est clair, les jeunes, voire les moins jeunes ne sont plus attirés par des offices où ne transparaît plus la joie de se retrouver dans la communion.    

- Rendre les offices plus dynamiques.

Il y a quelques années, des jeunes animaient les messes en musique et rendaient les assemblées eucharistiques, notamment, plus vivantes.  Dans certaines paroisses proches, des efforts sont faits en ce sens, mais ici peu de jeunes fréquentent l'église. On peut s'interroger sur les raisons. Une des explications pourrait tenir dans la qualité de l'accueil qui est peut-être un peu négligé depuis que l'Equipe d'Animation Pastorale a été dissoute malgré la bonne volonté et le dévouement du groupe en charge de la coordination au sein de la communauté. Il y a certainement aussi à progresser dans l'accueil des jeunes parents.

- Il apparait également la nécessité d'amener plus de souplesse dans la liturgie et de dialoguer avec les animateurs, par exemple pour orienter la sélection des chants ou dynamiser la participation des fidèles.   

- Le choix des textes de la Prière Universelle, en particulier, pourrait de la même manière faire l'objet d'une réflexion partagée.

- Enfin, une intervention a mis l'accent sur le fait que parfois les fidèles apparaissent comme des «consommateurs de la religion», en négligeant la dimension fraternelle des messes et la tradition chrétienne de faire communauté par la prière collective.    

2. LE BESOIN DE RETROUVER UNE EGLISE VIVANTE

- d'une manière générale, tous les participants s'accordent à dire que nous avons, tous ensemble, à inventer l'Eglise de demain, tous, clercs et laïcs. Ce synode doit être l'occasion à saisir collectivement pour explorer les voies nouvelles permettant de retrouver la vérité de l'Evangile.

- Il est indispensable d'instaurer les conditions d'une meilleure écoute et d'un dialogue entre catholiques, chrétiens et autres religions. La dimension œcuménique doit prendre toute sa place dans nos réflexions.

- Il faut, parallèlement, mettre fin à l'«entre soi» et prôner une Eglise plus ouverte sur le monde.

- Les laïcs, et particulièrement les femmes, doivent être associés plus étroitement à la vie paroissiale et accéder à plus de responsabilités.

- Les moyens de parvenir à plus de démocratie doivent être recherchés.

- Nous ne sommes plus très nombreux, mais cette crise que la pandémie a amplifiée est certainement une chance pour retrouver les fondements de la foi.   

- Force est de constater que nous ne nous sommes pas encore véritablement emparés de Vatican II et que de nombreux catholiques ne se retrouvent pas dans le message délivré par ce Concile.

- C'est pourquoi, le dialogue synodal, auquel nous devons nous former, dès maintenant, est indispensable à une meilleure compréhension réciproque. Il est la clé pour avancer et créer les conditions favorables au projet que le Christ nous invite à porter.

- Pour ce faire, l'Eglise est appelée à se départir du «jargon» qui la rend inaudible. Les jeunes, en particulier, ne peuvent se retrouver dans la formulation actuelle des dogmes et les interdits qui les accompagnent. Nous insistons tous pour demander à l'Esprit Saint de nous éclairer dans la recherche des moyens susceptibles d'aider notre jeunesse à retrouver le chemin de nos églises. Les jeunes sont prêts à s'engager, font preuve de générosité et appliquent l'Evangile sans le savoir…

- Dans le même esprit, plusieurs participants ont insisté sur la nécessité d'améliorer les relations intergénérationnelles. L'avenir de l'Eglise passe par la transmission des valeurs chrétiennes, c'est le rôle des parents, mais c'est aussi le devoir de tous les pratiquants qui restent...  

- Ainsi, la liturgie, qui a besoin d'être actualisée, ne doit pas constituer notre seule préoccupation, le service des autres, l'amour du prochain sont essentiels, ainsi que notre implication au sein de nos communautés. La liturgie n'est qu'un moyen pour faire vivre la vraie dimension de l'Amour. 

- Pour exemple, la liberté de Jésus doit nous inspirer dans nos engagements au quotidien, dans notre capacité à vivre la charité en action, dans la pratique de la fraternité, celle qui ne s'arrête pas au parvis, mais touche les hommes de tous les continents et de toutes les confessions.

- La question de la coordination et de la communication tant au niveau de nos paroisses, que de celui de l'archiprêtré et du diocèse mérite également d'être examinée et remise à plat.

- Le site internet http://stjacquesengrandeseille.e-monsite.com, qui a permis de maintenir du lien, notamment pendant les confinements, est en travaux pour rénovation, mais demeure un instrument privilégié de recherche d'information. Dans le cadre de cette démarche synodale, il est à disposition de tous les fidèles et au-delà pour échanger via la messagerie et apporter toute contribution utile.   

- Au sein de notre communauté, les échanges sont souvent limités à quelques mots à la sortie des offices ou quelques coups de téléphone. Nous ignorons souvent qui fait quoi, alors que nous sommes encore nombreux en groupes constitués ou informels, voire individuellement, à œuvrer pour le service aux autres. Il est aussi apparu que des problèmes d'organisation interne entravent parfois une bonne communication.               

- L'idée d'une assemblée générale ou d'une instance nouvelle à imaginer ensemble, réunie à rythme régulier a été avancée. Cette proposition s'inscrit parfaitement dans la volonté du Pape, à travers ce synode, de faire mieux participer les laïcs, et les femmes en particulier, aux réflexions et aux décisions prises par l'Eglise.

En conclusion de cette réunion fructueuse, il a été rappelé que La démarche synodale que nous sommes appelés à vivre est un processus qui ne s'arrêtera pas avec le synode des évêques en 2023. Il s'agit d'une action sur le long terme pour aller progressivement vers l'Eglise dont nous rêvons…

Nous sommes invité(e)s à apprendre ou réapprendre à marcher ensemble, même si la pandémie peut entraver nos pas !

Le groupe de réflexion a exploré les possibilités d'impliquer le maximum de personnes dans ce processus pour coller à la volonté du Pape. Compte tenu de moyens humains relativement limités, il est préconisé d'avoir recours à la pratique de l'essaimage. Chacune et chacun d'entre nous est invité à associer et à écouter famille, amis, voisins, associations, instances diverses pour recueillir la parole de tous en vue de la construction de l'Eglise de demain.

N'oublions pas d'intégrer dans nos réflexions, les encycliques Gaudium et Spes, Laudato Si et Fratelli Tutti qui nous montrent clairement le chemin à suivre.

Pour information, la commission épiscopale pour le synode sur la synodalité se réunissait ce même jour à l'Evêché. Un guide devrait paraître dans les prochains jours et être mis en ligne sur le site du diocèse. Le numéro d'Eglise de Metz de février sera consacré au synode.   

La prochaine réunion, ouverte à tous, se tiendra le samedi 12 février à 10heures, au centre St Brice. Elle devrait être consacrée à la poursuite des réflexions et à une approche plus thématique des propositions qui ont été avancées.

«Bien sûr, il y a la nuit, mais le tout est de guetter l'aurore…»  

    Jean DELUMEAU  

 

22/12

Un groupe de 7 personnes s'est formé de manière spontanée pour réfléchir à cette importante démarche synodale. Ce processus historique de consultation du peuple de Dieu, lancé le 17 octobre dernier par le Pape François se concrétisera par une première étape en octobre 2023 avec le synode des évêques. Mais d'ici là, nous sommes toutes et tous appelé(e)s à nous exprimer de manière individuelle ou collective (en groupes constitués ou non) sur les questionnaires proposés par le Vatican (voir ci-dessous), celui proposé par le diocèse (voir le site Eglise de Metz) ou encore celui de la communauté de paroisses qui a été distribué à la sortie des messes ce week-end dernier. Afin de répondre à la volonté du Pape, il est vivement recommandé de diffuser largement ces questionnaires et de permettre au plus grand nombre possible de personnes (paroissien(nes), gens du seuil, membres d'autres confessions religieuses, etc...) de s'exprimer.

Vous avez la possibilité d'apporter votre contribution de différentes façons :

- en répondant de manière manuscrite aux questionnaires et en déposant vos réponses à l'entrée de nos églises

- en utilisant la messagerie du site (voir formulaire contact en page d'accueil) 

- en travaillant par groupe et en remettant la synthèse de vos réflexions au presbytère  

Le calendrier qui a été retenu permet de participer à ce processus au niveau paroissial jusqu'au 15 mai 2022. La phase diocésaine s'étalera jusqu'au 15 août 2022 pour déboucher en octobre 2023 sur le synode des évêques.

Composition du groupe de réflexion :

Nadine BOURGEOIS, membre de l'Equipe de Coordination Paroissiale

Odile SARRAZIN-BOCHET, co-animatrice du site internet

Gérard DUFETEL, co-animateur du site internet

Rémi GEORGES, membre du Conseil de Fabrique de MARLY

Pierre LEBRUN

Jean-Pierre LIOUVILLE

Ewald ROSTOUCHER, diacre

 

Le Synode sur la synodalité (''participation de l'ensemble des baptisés (laïcs) par opposition aux seuls clercs, dans l'activité ecclésiale'') arrive à un moment où notre Eglise vit une période difficile et où les catholiques viennent de découvrir les conclusions du rapport SAUVE. Il doit marquer un tournant historique dans la manière de vivre au sein de nos communautés et de nos diocèses.

Concrètement, le pape François a ouvert le processus le dimanche 10 octobre 2021 et les évêques du monde entier ont été appelés à faire de même dans leurs diocèses le dimanche suivant, 17 octobre. Il durera jusqu’en avril 2022 au niveau diocésain.

Autrement dit encore, le synode, c’est maintenant qu’il commence, l’assemblée synodale des évêques n’étant qu’une expression – en octobre 2023 – de cette synodalité de toute l’Eglise.

Et au coeur de ce processus synodal d’écoute, c'est une vaste « consultation » de tout le Peuple de Dieu qui est lancée : c’est certainement là le point et l’enjeu de cet événement, qui a pour cela été repoussé d’un an.

A cet effet, le Pape  nous invite  à nous appuyer sur la Parole qui nous ouvre au discernement et l’éclaire. Il souhaite qu’elle oriente le Synode, pour qu’il ne soit pas une "convention" ecclésiale, un colloque d’études ou un congrès politique, pour qu’il ne soit pas un parlement, mais un événement de grâce, un processus de guérison conduit par l’Esprit. En ces jours, Jésus nous appelle, comme il l’a fait avec l’homme riche de l’Évangile, à nous vider, à nous libérer de ce qui est mondain, et aussi de nos fermetures et de nos modèles pastoraux répétitifs.

Le Pape nous appelle à nous interroger sur ce que Dieu veut nous dire en ce temps, et dans quelle direction il souhaite nous conduire. Enfin, il nous recommande de faire de ce moment privilégié un temps pour se tourner vers le visage et la parole de l’autre, pour la rencontre en tête à tête, pour se laisser toucher par les questionnements des sœurs et des frères, pour s’aider mutuellement afin de nous enrichir de la diversité des charismes, des vocations et des ministères.Vos commentaires, interrogations, réponses, partages peuvent être recueillis via la messagerie du site. 

 

QUESTIONNAIRE DU PAPE A TOUS LES CATHOLIQUES

« Pour une Église synodale : communion, participation et mission »

I. LES COMPAGNONS DE VOYAGE

Dans l’Église et dans la société, nous sommes sur la même route, côte à côte.

Dans votre Église locale, quels sont ceux qui « marchent ensemble » ?

Quand nous disons « notre Église », qui en fait partie ?

Qui nous demande de marcher ensemble ?

Quels sont les compagnons de voyage avec qui nous cheminons, même en dehors du cercle ecclésial ?

Quelles personnes ou quels groupes sont-ils laissés à la marge, expressément ou de fait ?

II. ÉCOUTER

L’écoute est le premier pas, mais demande d’avoir l’esprit et le cœur ouverts, sans préjugés.

Vers qui notre Église particulière a-t-elle « un manque d’écoute » ?

Comment les laïcs sont-ils écoutés, en particulier les jeunes et les femmes ?

Comment intégrons-nous la contribution des personnes consacrées, hommes et femmes ?

Quelle place occupe la voix des minorités, des marginaux et des exclus ?

Parvenons-nous à identifier les préjugés et les stéréotypes qui font obstacle à notre écoute ?

Comment écoutons-nous le contexte social et culturel dans lequel nous vivons ?

III. PRENDRE LA PAROLE

Tous sont invités à parler avec courage et parrhésie, c’est-à-dire en conjuguant liberté, vérité et charité.

Comment favorisons-nous, au sein de la communauté et de ses divers organismes, un style de communication libre et authentique, sans duplicités ni opportunismes ?

Et vis-à-vis de la société dont nous faisons partie ?

Quand et comment réussissons-nous à dire ce qui nous tient à cœur ?

Comment fonctionne le rapport avec le système des médias (pas seulement les médias catholiques) ?

Qui parle au nom de la communauté chrétienne et comment ces personnes sont-elles choisies ?

IV. CÉLÉBRER

“Marcher ensemble” n’est possible que si ce chemin repose sur l’écoute communautaire de la Parole et sur la célébration de l’Eucharistie.

De quelle façon la prière et la célébration liturgique inspirent et orientent effectivement notre “marcher ensemble” ?

Comment est-ce que cela inspire les décisions les plus importantes ?

Comment encourageons-nous la participation active de tous les fidèles à la liturgie et à l’exercice de la fonction de sanctification ?

Quelle place est donnée à l’exercice des ministères du lectorat et de l’acolytat ?

V. CORESPONSABLES DANS LA MISSION

La synodalité est au service de la mission de l’Église, à laquelle tous ses membres sont appelés à participer.

Puisque nous sommes tous des disciples missionnaires, de quelle manière chaque baptisé est-il convoqué à être un acteur de la mission ?

Comment la communauté soutient-elle ses membres qui sont engagés dans un service au sein de la société (engagement social et politique, engagement dans la recherche scientifique et dans l’enseignement, au service de la promotion des droits humains et de la sauvegarde de la Maison commune, etc.) ?

Comment la communauté aide-t-elle à vivre ces engagements dans une dynamique missionnaire ?

Comment se fait le discernement concernant les choix missionnaires et qui y participe ?

Comment ont été intégrées et adaptées les diverses traditions en matière de style synodal, qui constituent le patrimoine de nombreuses Églises, en particulier des Églises orientales, en vue d’un témoignage chrétien fécond ?

Comment fonctionne la collaboration dans les territoires où sont présentes des Églises sui iuris différentes ?

VI. DIALOGUER DANS L’ÉGLISE ET DANS LA SOCIÉTÉ

Le dialogue est un chemin qui demande de la persévérance, et comporte aussi des moments de silences et de souffrances, mais qui est capable de recueillir l’expérience des personnes et des peuples.

Quels sont les lieux et les modalités de dialogue au sein de notre Église particulière ?

Comment sont gérées les divergences de vues, les conflits et les difficultés ?

Comment encourageons-nous la collaboration avec les diocèses voisins, avec et entre les communautés religieuses présentes sur le territoire, avec et entre les associations et mouvements de laïcs, etc. ?

Quelles expériences de dialogue et d’engagement en commun mettons-nous en œuvre avec des croyants d’autres religions et avec ceux qui ne croient pas ?

Comment l’Église dialogue-t-elle et apprend-elle d’autres instances de la société : le monde de la politique, de l’économie, de la culture, la société civile, les pauvres… ?

VII. AVEC LES AUTRES CONFESSIONS CHRÉTIENNES

Le dialogue entre chrétiens de diverses confessions, unis par un seul Baptême, occupe une place particulière sur le chemin synodal.

Quelles relations entretenons-nous avec les frères et sœurs des autres Confessions chrétiennes ?

Quels domaines concernent-ils ?

Quels fruits avons-nous recueillis de ce “marcher ensemble” ?

Quelles difficultés aussi ?

VIII. AUTORITÉ ET PARTICIPATION

Une Église synodale est une Église de la participation et de la coresponsabilité.

Comment sont définis les objectifs à poursuivre, la voie pour y parvenir et les pas à accomplir ?

Comment est exercée l’autorité au sein de notre Église particulière ?

Quelles sont les pratiques de travail en équipe et de coresponsabilité ?

Comment sont encouragés les ministères laïcs et la prise de responsabilité de la part des fidèles ?

Comment fonctionnent les organismes de synodalité au niveau de l’Église particulière ?

Constituent-ils une expérience féconde ?

IX. DISCERNER ET DÉCIDER

Dans un style synodal, les décisions sont prises via un processus de discernement, sur la base d’un consensus qui jaillit de l’obéissance commune à l’Esprit.

Avec quelles procédures et avec quelles méthodes discernons-nous ensemble et prenons-nous des décisions ? Comment peuvent-elles être améliorées ?

Comment favorisons-nous la participation de tous aux décisions au sein de communautés structurées d’une manière hiérarchique ?

Comment conjuguons-nous la phase consultative et la phase délibérative, le processus menant à la prise de décision (decision-making) et le moment de la décision (decision-taking) ?

De quelle façon et avec quels instruments encourageons-nous la transparence et la responsabilité (accountability) ?

X. SE FORMER À LA SYNODALITÉ

La spiritualité du marcher ensemble est appelée à devenir le principe éducatif de la formation humaine et chrétienne de la personne, la formation des familles et des communautés.

Comment formons-nous les personnes, spécialement celles qui occupent des rôles de responsabilité à l’intérieur de la communauté chrétienne, pour les rendre davantage capables de « marcher ensemble », de s’écouter mutuellement et de dialoguer ?

Quelle formation au discernement et à l’exercice de l’autorité offrons-nous ?

Quels instruments nous aident-ils à lire les dynamiques de la culture dans laquelle nous sommes immergés et leur impact sur notre style d’Église ?

 

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